Portrait de bénévole #6

Noémie – Bénévole accompagnement scolaire (dessin réalisé par Noémie) 

Je suis bénévole à l’accompagnement scolaire, depuis novembre 2022. J’ai 19 ans. J’ai suivi une scolarité à l’Institut Saint Luc, à Tournai. J’ai pu faire 2 années d’illustration, 1 année d’imprimerie, 1 année d’art graphique pendant mon lycée. Comme j’ai du temps de libre actuellement, je suis bénévole le lundi, mardi, jeudi, vendredi à l’accompagnement scolaire. J’aide les 6-11 ans aux devoirs et parfois les collégiens. C’est ma première expérience de bénévolat et j’en tire vraiment du positif.  Je développe des compétences et je gagne de l’expérience. Je suis patiente et calme. Je suis plutôt timide, cependant l’accompagnement scolaire me permet d’aller vers les autres, à la fois vers les enfants, les bénévoles et les salariés du Centre Social et Culturel.

Avec la ville, je peux bénéficier d’une bourse en faisant 50 heures de bénévolat dans une structure associative. Cette bourse pourra m’aider à financer mon permis ou mon BAFA. Après les 50 heures je continuerai mon expérience de bénévole au Centre Social et Culturel. J’apprécie l’accompagnement des enfants. Leurs humeurs varient selon le déroulement de la journée. Il faut être à l’écoute et attentif. Enfant, je venais au Centre Social pendant les accueils de loisirs :  j’ai un très bon souvenir. Je réfléchis à passer un CPEJPS qui est un Certificat Professionnel de la Jeunesse, de l’Education Populaire et du Sport. Une manière de me professionnaliser davantage dans le secteur de la jeunesse.

Je continue le dessin en parallèle. Une passion qui ne me quitte pas, depuis plus de 5 ans. Je dessine beaucoup de portraits (fusain, crayon, stylo, feutre, peinture à l’huile). J’aime bien l’aspect réaliste et donner une importance au regard pour retranscrire une expression, une humeur, une attitude… J’aime beaucoup les peintures de Van Gogh, particulièrement pour le mouvement et le sens qu’il met derrière ses œuvres. Je m’intéresse également à la peinture abstraite, aux formes, aux couleurs. J’aimerais découvrir l’Egypte, son histoire, sa culture, la technique du parchemin, l’illustration ou l’écriture en hiéroglyphes, tout cela me fascine. J’espère un jour avoir la chance de les apprendre de près. Pourquoi pas en y allant sur place directement !

Mercredi Matin Malin

Un atelier “parents/enfants” ouvert à tous les mercredis matin de 9h30 à 11h pour partager un moment ludique et convivial avec son/ses enfant/s et rencontrer d’autres parents.

Portrait de bénévole #5

Jacques Dubois – avec la médaille de l’Assemblée Nationale reçue au Centre Social et Culturel de Marcq en Baroeul en Janvier 2023 pour son activité bénévole,

Actuellement Vice-président au Centre Social et Culturel de Marcq en Baroeul.

« Je suis arrivé au Centre Social et Culturel en 2005, j’avais 60 ans. Le Centre Social et Culturel à cette époque était en très grande difficulté financière avec des déficits importants. Je connaissais le Président de l’époque, Raymond Courtois. Face à la situation économique d’urgence, j’ai été coopté rapidement avec le Conseil d’Administration pour devenir trésorier. J’avais monté trois entreprises, une dans la métallurgie, une dans la sécurité et une dans le nettoyage industriel.  J’avais parallèlement un parcours engagé en politique et avec la LICRA. La situation économique de la structure ne m’effrayait pas et il me semblait essentiel que le Centre Social et Culturel ne disparaisse pas. A Marcq en Baroeul, et pas seulement à la Briqueterie, il y a aussi du chômage, de la précarité, des familles en difficulté, des échecs privés ou professionnels pouvant entrainer de la souffrance psychique et des difficultés économiques dans toutes les couches sociales.

Quelques-uns ne croyaient pas du tout que nous puissions sortir de nos difficultés financières. Nous avons avec le nouveau directeur Fabien Versmessen, le Conseil d’Administration, chercher de nouvelles subventions, présenter de nouveaux projets aux partenaires.  J’étais présent pratiquement tous les jours au Centre, pour comprendre les besoins et travailler sur les dossiers de financement.  Nous voulions permettre aux familles / aux habitants de tous horizons de pouvoir être accueillis avec une accessibilité financière et un large choix culturel, de retrouver de la confiance en soi pour se réinsérer socialement. Aujourd’hui, avoir 1000 familles adhérentes avec une centaine de bénévoles montre le travail réalisé et la nécessité qu’un Centre Social et Culturel doit exister sur ce territoire. 

Après le contexte Covid, l’inflation, la guerre, nous voyons que certaines familles ont de réelles difficultés psychologiques, sociales et financières… Les personnes qui avaient des revenus moyens, il y a quelques années, s’appauvrissent, ceux qui avaient des revenus faibles ont du mal à se nourrir et à trouver une perspective sociale…  La précarité touche toutes les générations, nous voyons également des séniors avec des revenus faibles… Même si je me suis éloigné au fur et à mesure de la politique, j’ai toujours des avis et des opinions. J’ai été 10 ans à la trésorerie, 7 ans à la présidence du Centre Social et je pense que c’est important qu’un président / une présidente d’une structure sociale ait un point de vue sur la société, en échangeant avec la direction et avec un conseil d’administration régulièrement présent et qui est représentatif des adhérents et des salariés du Centre Social.  

Comment je vois la suite ? J’ai la guerre et ses conséquences en Horreur, mes deux grands pères sont décédés à la guerre de 14-18, mon père est décédé à la suite de blessures pendant la guerre de 39-45, et ces guerres étaient précédées par des crises économiques mondiales favorisant la montée du fascisme et une propagande de guerre en Europe.  Ce contexte préoccupant ne me réjouit guère.

Même si l’idéal n’existe pas, je suis ravi que le centre social culturel soit un lieu de mixité sociale accueillant tous les publics, pour permettre à des personnes isolées et  éloignées de l’emploi de participer à des actions pour reprendre confiance et retourner au fur et à mesure vers l’emploi, pour organiser des accueils et des séjours éducatifs pour les enfants/adolescents, pour proposer un accompagnement scolaire avec des bénévoles bienveillants, pour combler le désert administratif via nos permanences informatiques,  pour assurer une distribution alimentaire pour les personnes les plus précaires, pour initier des activités hors les murs au cœur des quartiers, pour organiser des sorties culturelles, des vacances familiales et des activités sportives et artistiques,  pour faciliter via notre crèche AVIP l’accueil des bébés dont les parents cherchent de l’emploi, tout cela en cherchant à rénover les locaux avec le soutien financier de nos partenaires pour faciliter l’accueil des personnes à mobilité réduite.  J’espère que nous pourrons perdurer et innover de nouvelles actions pour, à la fois assurer les besoins des habitants et assurer la vie interne de la structure.

Des crèches pour aider les parents à (re)trouver du travail, Article voix du Nord,

LA VOIX DU NORD – 08/02/2023 –
Par Céline Bergeron

Aider les parents en recherche d’emploi, c’est l’objectif des crèches à vocation d’insertion professionnelle basées dans des quartiers prioritaires de la politique de la ville. La CAF du Nord veut étendre le dispositif dans la région.


Trouver un travail, ça demande du temps. Écumer les annonces d’emploi, faire son CV, préparer ses lettres de motivations, se rendre à des entretiens d’embauche, etc. Pour aider les parents en recherche d’emploi, la CAF du Nord a bien l’intention d’accélérer l’implantation de crèches à vocation d’insertion professionnelle (AVIP).
D’après Séverine Delong, directrice territoriale du Nord de Pôle emploi, la question de la garde d’enfant peut être un véritable frein au retour à l’emploi ou à l’accès à une formation, notamment pour les familles monoparentales. Dans le Nord, une famille allocataire de la CAF sur trois est monoparentale, soit 93 816 foyers.

Le label AVIP attribué par la CAF engage donc la crèche située dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV) à réserver au moins 20 % de ses places à des parents en recherche d’emploi. Chaque enfant est accueilli entre trois et cinq jours par semaine pour une durée de six mois, renouvelable une fois. Le tarif, quant à
lui, est établi en fonction des revenus du foyer. En parallèle, les parents sont accompagnés par Pôle emploi dans leur parcours professionnel.

Les Z’artistes, crèche pionnière

Depuis cinq ans, la crèche Les Z’Artistes installée dans le centre social et culturel de Marcq-en-Barœul dans le quartier Briqueterie a le label AVIP, comme deux autres dans la métropole lilloise. D’après le directeur du centre social, Fabien Vermessen, c’est une réussite :
« 75 familles ont trouvé un emploi ou une formation qualifiante. » À l’instar de Maeva. Cette mère de famille a trois enfants. Les deux derniers ont pu bénéficier d’une place dans la crèche. Depuis octobre, elle a trouvé un travail auprès de la mairie de la commune.

Tisser sa toile


Au vu de cette dynamique, la CAF réalise des diagnostics dans plusieurs territoires du Nord pour le développement du dispositif à d’autres crèches. Pour l’heure, aucune décision n’a été prise mais il pourrait s’étendre au bassin minier, en Sambre-Avesnois et les Flandres.

Portrait de bénévole #4

Colette, Bénévole aux bourses. 

« J’ai commencé le bénévolat vers 2005 au Centre Social et Culturel. A l’époque, je participais au Vestiaire, c’était une collecte hebdomadaire de vêtements, de sacs, de draps. Puis j’ai continué le bénévolat avec les différentes bourses proposées par le Centre Social et Culturel. Le principe des bourses est des dépôts d’objets selon une thématique :  jouets, vêtements, accessoires – bijoux, broc-décos… La personne qui dépose son objet fixe un prix modeste et récupère une partie de la somme ; l’autre partie nous la récupérons pour la redistribuer aux accueils de loisirs qui organisent des départs de vacances pour des enfants qui n’ont pas forcément l’occasion de partir. Nous faisons attention à la qualité des objets reçus et à l’accessibilité pour tous. Avec les bourses, c’est un moyen de donner une seconde vie aux objets, avec un achat solidaire redistribué pour des actions au centre social.

Nous sommes une vingtaine de bénévoles, pratiquement que des femmes. Les hommes peuvent nous rejoindre. Les bourses se passent sur un week end : avec une installation le vendredi, une vente le week-end, et un rangement le lundi.  Nous trions, nous classons, numérotons, installons, vendons et rangeons.  Nous mangeons ensemble le midi, certaines sont devenues un groupe d’amies. Nous nous téléphonons pour avoir des nouvelles des unes et des autres, c’est une ambiance agréable et nous passons des moments joyeux.  Avec mon mari, nous aimons les voyages (Mexique Grèce), j’aime bien la lecture, les jeux sur internet, les émissions télé paranormales…Après avoir travaillé comme secrétaire de direction dans l’immobilier – bâtiment, je profite de ma retraite pour faire certains loisirs, me  détendre, et  réaliser des choses que j’apprécie. »

Portrait de bénévole #3

François Allard, Bénévole – AccESS EMPLOI

” Depuis 2020, je suis à la retraite de la fonction publique hospitalière. J’étais cadre de santé en radiologie et en imagerie médicale.  Fin 2019, je suis tombé en burn out.  Il y avait toujours autant de patients, mais moins de professionnels. J’ai senti que mon leitmotiv professionnel qui est une phrase de Louis Pasteur « guérir parfois, soulager souvent, écouter toujours » perdait sa place dans l’hôpital public, avec une accélération de ce sentiment de perte de sens notamment pendant la crise COVID. Les notions de « service » et de « prendre soin » de l’hôpital public étaient délaissées pour un aspect uniquement rentable qui à mon sens n’est pas la fonction première des établissements publics de santé.

Je suis bénévole depuis un an à l’action AccESS Emploi au Centre Social et Culturel de Marcq en Baroeul.  Avec les professionnels du secteur adultes/familles et plusieurs bénévoles inscrits sur cette action, nous accompagnons des personnes impliquées dans une démarche volontaire  de  retour progressif vers l’emploi. Habitant Marcq depuis peu, j’ai découvert le Centre Social un peu par hasard :  j’ai vu de la lumière et je suis rentré. Pendant ma première année de retraite, j’ai soufflé, beaucoup de repos, de la lecture : de la philosophie, de la sociologie. J’allais régulièrement à la médiathèque de la Corderie. Puis la deuxième année j’ai rencontré Sylvie, coordinatrice du secteur adultes et familles, et la présidente Denise Gimenez également bénévole sur AccESS Emploi, qui m’ont convaincu de participer à cet accompagnement qui m’intéressait. Dans ce retour progressif vers l’emploi, je retrouve d’une certaine manière le coté soin, avec une remise en forme des personnes que nous suivons. C’est à la fois une remise en forme sociale et professionnelle, en travaillant sur l’image de soi, sur les compétences, les qualités et le lien social. Avec l’expérience de certains bénévoles qui viennent de différents secteurs professionnels, je me rends compte des différences entre l’univers du service médical dans lequel j’ai pu exercer et les obligations d’efficacité, de réussite, et de rentabilité liée à l’univers des entreprises à but lucratives ;  en tant que cadre de santé, je participais également au recrutement des soignants et techniciens paramédicaux de mon service.  J’essaie ainsi de partager mon expérience dans la préparation d’un entretien, dans la présentation d’un cv. Nous avons des personnes parfois très éloignées de l’emploi, avec des parcours de vie difficiles et qui ont besoin dans un premier temps d’un lien social, voir médical.  J’ai été aussi élu municipal de la ville de HEM pendant un mandat, et administrateur du CCAS de cette ville. Je m’étais organisé pour que je puisse réaliser mes tâches de conseiller municipal le matin, et en après-midi / soirée pour être présent sur mon lieu de travail à l’Hôpital. C’était un rythme effréné pour toute la famille mais cela me semblait important aussi de participer à la vie citoyenne sans aucune volonté carriériste.

Je considère le bénévolat comme un engagement citoyen, un choix personnel non forcé et qui doit correspondre à la fois à des envies et des disponibilités.  Cet engagement a toujours été présent dans ma famille et dans mon éducation.

Je considère malgré tout mon bénévolat comme une goutte dans l’océan, (ou comme la goutte d’eau dans le bec du colibri qui veut  éteindre, lui aussi, l’incendie…)  et parfois, le résultat n’est pas forcément immédiat avec les usagers.  Mais il me semble que d’accueillir, d’écouter, de conseiller et d’orienter – comme cela peut être le cas au Centre Social – reste primordial pour garder un peu d’humanité dans une société qui me semble parfois de plus en plus âpre au fil des années. ”