Portrait Maguy D’Halluin

Toujours le sourire aux lèvres avec un mot gentil pour chacun, chic et pimpante coiffée de son petit bibi, Maguy arrive au Centre social tous les mardis matin pour enchaîner les activités auxquelles elle
s’est inscrite : d’abord l’atelier mémoire à 9h30 avec Lucie, puis la séance de stretching à 11h30, là-haut dans la grande salle. Une courte pause repas, parfois un petit somme réparateur, et c’est reparti à 14h pour l’atelier d’écriture avec Marie, où elle partage avec ses camarades de plume des petites tranches de vie écrites, en fonction des consignes du jour… C’est qu’elle en a vécu des vies, notre Maguy !

Issue d’une grande fratrie de 7 enfants, elle ne voulait pas se marier avant d’avoir un métier. Elle décide donc de passer le concours d’entrée à la Ligue du Nord pour devenir assistante sociale. « Ce n’étaitpas une vocation, dit-elle en haussant les épaules, mais il fallait bien trouver quelque chose à faire.J’aurais tout aussi bien pu devenir infirmière… ». Après avoir obtenu une bourse départementale pour financer ses études, elle décroche son diplôme haut la main à l’âge de 27 ans, avant de se marier la même année. Mais cumuler un emploi aussi prenant avec la charge d’un foyer et l’éducation de ses trois enfants (dont elle est très fière!) cela faisait quand même beaucoup. Elle décide alors, pour pouvoir consacrer un peu plus de temps à sa famille, de se mettre en disponibilité de son poste de fonctionnaire… tout en prenant la direction du Centre social du Brun Pain à Tourcoing pendant trois ans ! À 48 ans, elle passe le concours de l’Education nationale et reprend un poste d’assistante sociale, cette fois au lycée Gambetta et autres collèges de Tourcoing. Après avoir divorcé à 55 ans, c’est là qu’elle terminera sa carrière professionnelle à l’âge de 63 ans.
Aussitôt retraitée, Maguy est sollicitée pour intervenir au CLAP (Culture Loisirs Action Plouich) de Marcq-en-Baroeul en tant que bénévole. Après quelques mois de réflexion – « J’ai demandé une année sabbatique ! », dit-elle avec beaucoup d’humour – elle assurera la présidence du CLAP pendant plus de dix ans : « Entre 64 et 75 ans, et avec beaucoup de plaisir ! J’ai vraiment vécu des années formidables là- bas. Nous avons repris toutes les prestations qui existaient déjà : arts plastiques, musique, chant, poésie, danse… Nous avions même les stagiaires de l’école « Danse Création ». Que de bons souvenirs ! » A l’évocation de cette période de sa vie, les yeux de Maguy brillent et son visage rayonne.

Sportive, elle a toujours adoré les sports nautiques : natation, planche à voile, ski nautique n’avaient pas de secret pour elle et « Embarquée – c’est le cas de le dire ! – par une amie, je me suis mise
à la voile à l’âge de 65 ans. Nous partions à 3 voiliers de 6 ou 7 personnes. L’Ecosse, les Îles Shetland, l’Irlande, la Hollande, Belle-Ile-en-Mer, la Bretagne… C’était ça, mes vacances ! Mais vers 78 ans j’ai commencé a avoir des petites pertes d’équilibre, alors la voile… c’était terminé. Mais j’ai toujours continué à nager. Dès que j’ai été à la retraite, j’ai pris des cours de natation pour me perfectionner. Je vais encore à la piscine tous les mercredis matin et je nage à peu près 600 mètres avec mes palmes, ou en dos crawlé. Ils sont aux petits soins pour moi, là-bas. Il y a toujours quelqu’un pour faire attention à moi et m’accompagner en me prenant par le bras pour ne pas que je glisse. Ils sont vraiment très gentils. Ils
ouvrent même le toboggan, exprès pour moi ! Je fais deux descentes chaque semaine, ça me plaît bien ! ».
En plus de ses activités du mardi au Centre social et du mercredi à la piscine, Maguy prend aussi des cours d’aquarelle à La Madeleine tous les lundis, avec une professeure qui était au CLAP avec elle.
De 72 à 78 ans, Maguy a également été conseillère municipale lors du premier mandat du maire actuel, Bernard Gérard, cumulant cette fonction avec la présidence du CLAP durant plusieurs années.
C’est seulement après cette période que Maguy s’est inscrite aux activités du Centre social : « J’ai commencé à m’occuper de moi à 78 ans ! », dit-elle en riant, tout en montrant son petit agenda bien rempli, où elle note tout pour ne rien oublier.


Très croyante, elle participe aux réunions des Fraternités franciscaines de Tourcoing une fois par mois, et au mois de mai dernier elle les a accompagnés au pèlerinage de Lourdes. Suite à un accident de la circulation l’année dernière, Maguy a choisi de ne plus conduire sa voiture et c’est désormais en bus qu’elle vient au Centre social. Elle marche encore aussi souvent qu’elle le peut, mais même s’il lui faut un petit support pour garder l’équilibre, ne lui parlez jamais de canne : « Moi, j’utilise un bâton de marche ! » vous dira-t-elle en le montrant fièrement. Elle aime toujours autant
voyager et revient tout juste d’un séjour à Samoëns, en Haute-Savoie. « On a fait de très belles visites, c’était superbe. Mais là, pour marcher, j’ai pris mes deux bâtons ! ».


En 2019 ses enfants lui offrent un ordinateur fixe, ce qui l’incite à suivre une formation à l’UFJ. « Depuis lors, je continue à me former grâce aux intervenants du Centre social, du CCAS, de Jean Pierre
Kulak, et de mes enfants bien entendu. Mais que de lacunes encore à combler ! » explique Maguy, qui manipule également son smartphone sans aucune difficulté. Equipée aujourd’hui d’un ordinateur portable plus récent qu’elle a posé sur une jolie console ancienne en marqueterie, elle prend beaucoup de plaisir à relater sur traitement de texte le récit de ses voyages et autres escapades en y insérant les photos que lui envoient ses compagnons de voyage : « C’est un excellent exercice pour la mémoire ! ». Et si vous voulez
en savoir plus sur Maguy, figurez-vous qu’elle a même écrit un livre sur l’histoire de sa vie, intitulé « Ma Traversée ». Peut-être qu’elle voudra bien vous le prêter ? Vous avez dit… retraite ? « J’ai la chance d’avoir une bonne santé. Je me lève tôt et je fais ce qu’il y a à faire. Et si je suis fatiguée, eh bien je récupère en faisant des petites siestes de quelques minutes, entre deux activités. » Et elle ajoute, l’air malicieux : « Je ne sais pas encore de quoi je vais mourir…
mais je vous le dirai ! ». Quelle belle énergie !

Mais pour le moment Maguy prépare une tarte au citron meringué. « Mes enfants et petits-enfants viennent me voir ce week-end pour fêter avec moi mon anniversaire ». Car le croirez-vous ? Dans
quelques jours, notre Maguy fêtera ses 93 printemps ! Joyeux anniversaire Maguy !Tous nos souhaits pour de longues et belles années encore, tout aussi bien remplies !

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