Jacques Dubois – avec la médaille de l’Assemblée Nationale reçue au Centre Social et Culturel de Marcq en Baroeul en Janvier 2023 pour son activité bénévole,
Actuellement Vice-président au Centre Social et Culturel de Marcq en Baroeul.
« Je suis arrivé au Centre Social et Culturel en 2005, j’avais 60 ans. Le Centre Social et Culturel à cette époque était en très grande difficulté financière avec des déficits importants. Je connaissais le Président de l’époque, Raymond Courtois. Face à la situation économique d’urgence, j’ai été coopté rapidement avec le Conseil d’Administration pour devenir trésorier. J’avais monté trois entreprises, une dans la métallurgie, une dans la sécurité et une dans le nettoyage industriel. J’avais parallèlement un parcours engagé en politique et avec la LICRA. La situation économique de la structure ne m’effrayait pas et il me semblait essentiel que le Centre Social et Culturel ne disparaisse pas. A Marcq en Baroeul, et pas seulement à la Briqueterie, il y a aussi du chômage, de la précarité, des familles en difficulté, des échecs privés ou professionnels pouvant entrainer de la souffrance psychique et des difficultés économiques dans toutes les couches sociales.
Quelques-uns ne croyaient pas du tout que nous puissions sortir de nos difficultés financières. Nous avons avec le nouveau directeur Fabien Versmessen, le Conseil d’Administration, chercher de nouvelles subventions, présenter de nouveaux projets aux partenaires. J’étais présent pratiquement tous les jours au Centre, pour comprendre les besoins et travailler sur les dossiers de financement. Nous voulions permettre aux familles / aux habitants de tous horizons de pouvoir être accueillis avec une accessibilité financière et un large choix culturel, de retrouver de la confiance en soi pour se réinsérer socialement. Aujourd’hui, avoir 1000 familles adhérentes avec une centaine de bénévoles montre le travail réalisé et la nécessité qu’un Centre Social et Culturel doit exister sur ce territoire.
Après le contexte Covid, l’inflation, la guerre, nous voyons que certaines familles ont de réelles difficultés psychologiques, sociales et financières… Les personnes qui avaient des revenus moyens, il y a quelques années, s’appauvrissent, ceux qui avaient des revenus faibles ont du mal à se nourrir et à trouver une perspective sociale… La précarité touche toutes les générations, nous voyons également des séniors avec des revenus faibles… Même si je me suis éloigné au fur et à mesure de la politique, j’ai toujours des avis et des opinions. J’ai été 10 ans à la trésorerie, 7 ans à la présidence du Centre Social et je pense que c’est important qu’un président / une présidente d’une structure sociale ait un point de vue sur la société, en échangeant avec la direction et avec un conseil d’administration régulièrement présent et qui est représentatif des adhérents et des salariés du Centre Social.
Comment je vois la suite ? J’ai la guerre et ses conséquences en Horreur, mes deux grands pères sont décédés à la guerre de 14-18, mon père est décédé à la suite de blessures pendant la guerre de 39-45, et ces guerres étaient précédées par des crises économiques mondiales favorisant la montée du fascisme et une propagande de guerre en Europe. Ce contexte préoccupant ne me réjouit guère.
Même si l’idéal n’existe pas, je suis ravi que le centre social culturel soit un lieu de mixité sociale accueillant tous les publics, pour permettre à des personnes isolées et éloignées de l’emploi de participer à des actions pour reprendre confiance et retourner au fur et à mesure vers l’emploi, pour organiser des accueils et des séjours éducatifs pour les enfants/adolescents, pour proposer un accompagnement scolaire avec des bénévoles bienveillants, pour combler le désert administratif via nos permanences informatiques, pour assurer une distribution alimentaire pour les personnes les plus précaires, pour initier des activités hors les murs au cœur des quartiers, pour organiser des sorties culturelles, des vacances familiales et des activités sportives et artistiques, pour faciliter via notre crèche AVIP l’accueil des bébés dont les parents cherchent de l’emploi, tout cela en cherchant à rénover les locaux avec le soutien financier de nos partenaires pour faciliter l’accueil des personnes à mobilité réduite. J’espère que nous pourrons perdurer et innover de nouvelles actions pour, à la fois assurer les besoins des habitants et assurer la vie interne de la structure.