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Au tour des centres sociaux d’être en difficultés à cause de l’inflation. “Ils ont connu une augmentation de 10% de leurs charges en 2023 et ils n’ont pas les subventions publiques qui vont avec”, explique Lydie Licour, déléguée territoriale de la fédération des centres sociaux du Nord-Pas-de-Calais. La raison de cette hausse des coûts ? L’inflation sur les énergies mais aussi les revalorisations de salaires des employés qui augmentent automatiquement avec la hausse des prix. Plus de la moitié des 2 300 centres sociaux en France vont se retrouver en 2024 avec un déficit selon la fédération des centres sociaux.
Une population plus âgée et plus précaire
Les centres sociaux ont vu ces dernières années leurs adhérents vieillir, à l’image de la société, devenir aussi plus précaires, suivant là aussi l’évolution de la société. “On est finalement loin de l’image de la maison de jeunes qu’on a connue il y a quelques années, explique Fabien Versmessen, le directeur du centre social de Marcq-en-Baroeul. C’est des lieux riches, des lieux de cohésion sociale. On s’est rendu compte que ce n’était pas si ringard que çà ! Ces structures de proximité qui étaient en première ligne auprès des habitants, on ne peut pas s’en passer en réalité.”
A Marcq-en-Baroeul, dans la métropole lilloise, on accueille beaucoup de jeunes, du quartier classé en politique de la ville, la Briqueterie, tout proche mais surtout beaucoup d’habitants venus de toute la commune, qui est plutôt aisée à l’échelle de la métropole. Les activités sont très nombreuses : crèche, cours de sport, de yoga, lecture, théâtre, atelier couture,… ce mardi matin, c’est atelier cuisine avec une dizaine de participants, surtout des retraités comme Claudine Lemeen, 69 ans : “on apprend plein de petites choses pour pas cher. Je viens deux fois dans la semaine pour assister aussi à l’atelier remue-méninges. Cela vous fait sortir de votre appartement quand vous vivez toute seule, ça fait du bien de voir des gens, de toutes les générations”. Lucie, l’animatrice de cet atelier dont le métier est conseillère en économie sociale et familiale au centre social, travaille dans ce type de structure depuis près de 30 ans : “on peut aller du cadre supérieur aux personnes bénéficiaires du RSA et c’est çà qui est chouette : c’est pas moi, je suis meilleur que toi, c’est l’entraide”.
Une entraide particulièrement précieuse lors de la crise sanitaire, lorsque les centres sociaux se sont retrouvés en première ligne face aux dégâts sociaux provoqués le Covid. Des dégâts qui se font encore ressentir aujourd’hui. Une manifestation débute ce mercredi 31 janvier, à 13h30, porte de Paris, à Lille pour se terminer place de la République.